LE DÉPARTEMENT DE CALDAS

MANIZALES

JUAN VALDEZ

La région du café colombien, le meilleur café du monde selon les experts, comprend trois départements au centre ouest du pays qui sont Caldas, Quindío et Risaralda. La région est dotée d'une topographie en dents de scies et, pour cette raison, elle possède tous les climats, de la neige des pics des Andes, notamment du Nevado del Ruiz, qui culmine à 5 800 m, à l'humidité des forêts tropicales et à la chaleur des vallées du río Cauca et du río Magdalena.

Le département de Caldas était, il y a à peine quelques années, regroupé avec les départements de Quindío et de Risaralda. En effet, il ne reçut le titre de département qu'en 1905. Il compte aujourd'hui 7 888 km2 avec près d'un million d'habitants.

Caldas est bordé au nord par le département d'Antioquia, au sud par le département de Risaralda et de Tolima, à l'est par le département du Cundinamarca et à l'ouest par le département de Risaralda. Sa capitale est Manizales.

Manizales

Ville paisible tout en étant dynamique à cause de sa proximité équidistante avec les trois plus grands centres économiques du pays, à savoir Santafé de Bogotá, Medellín et Santiago de Cali, Manizales a été presque entièrement détruite par deux incendies successives, en 1925 et 1926, et reconstruite aussitôt.

Un peu d'histoire

Fondée par un groupe de pionniers en provenance d'Antioquia le 12 octobre 1849, Manizales fut d'abord une petite communauté établie à l'extrême est de ce qui est aujourd'hui la ville, sur un site connu sous le nom de La Enea. Un an plus tard, le 1er octobre 1850, le gouvernement d'Antioquia crée le disctrict de Manizales à quelque 250 km de Medellín.

Le dynamisme de ces premiers colons se transmit de génération en génération et permit une croissance rapide de la petite ville qui, tout en gardant des vestiges de la culture d'Antioquia, se tourna tout de même vers un développement axé sur le modernisme.

Manizales aujourd'hui

La ciudad de las puertas abiertas ou "la ville aux portes ouvertes", comme on se plaît à la surnommer, est un centre économique et industriel important entièrement voué à la production de café. Située à quelque 2 500 m d'altitude, Manizales bénéficie d'une température moyenne de 17oC. La ville compte six universités, soit la Universidad Autonoma, la Universidad de Caldas, la Universidad Cat–lica, la Universidad de Manizales, la Universidad Nacional de Colombia et la Universidad Antonio Nariño pour une population de moins de 500 000 habitants. Manizales ayant été fortement ébranlée à la suite de l'éruption du Nevado del Ruíz en novembre 1985, le gouvernement colombien adopta un décret qui comportait une exemption de taxes pour la région dévastée. Ce qui permit une rapide reconstruction et le développement de nouvelles industries. Aujourd'hui, Manizales est une ville avec une touche européenne qui ressemble étrangement aux villes du centre de l'Espagne avec des bars sympathiques fréquentés par un grand nombre de Manizaleños à la fermeture des bureaux. Il y règne une étrange ambiance de sérénité qu'on ne retrouve que rarement dans les autres villes de Colombie. La musique n'est pas omniprésente, et ne tient pas une place prépondérante dans la vie de tous les jours comme sur la côte par exemple. Même chose pour les gardiens armés, absents presque en totalité de son paysage urbain. En se sens, Manizales est rafraîchissante et l'on peut s'y promener partout sans aucun danger.

Inauguré le 12 octobre 1991, le Cóndor Bolívar (sur la Plaza Bolívar en face de la cathédrale) est un imposant monument allégorique à la mémoire du Libertador. Juché sur un piédestal carrelé en ciment de 12 m, un bronze de 6 m représentant un condor à forme humaine, un "centaure volant", déploie ses ailes au-dessus de Manizales (et de la Colombie) pour mieux la (les) protéger. Devant, aussi en bronze et retenu au piédestal par trois fixations apparentes, se dresse un masque à l'effigie de Francisco de Paula Santander, le bras droit de Bolívar qui, imperturbable, semble défier le temps et... les leaders d'aujourd'hui. Interrogé quant à la signification de l'œuvre, le sculpteur Rodrigo Arenas Betancur a répondu, sarcastique, qu'il s'agissait de deux démons chassés de la cathédrale en face. Rodrigo Arenas Betancur est le même artiste controversé qui a créé le bronze dédié à la race antioqueña au Centro Administativo La Alpujarra, à Medellín. Il a aussi créé les sculptures El Bolívar Desnudo, sur la Plaza Bolívar, El Cristo Sin Cruz, Avenida 30 de Agosto, et El Monumento a los Fundadores, Carrera 13, angle Calle 13, à Pereira

Manizales est une ville pimpante mais, outre la "route du café" et les excursions à l'extérieur, il ne s'agit pas d'une destination touristique de première importance. En effet, ayant subi plusieurs cataclysmes dont des tremblements de terre (1875 et 1879), des feux (1925 et 1926) et des éruptions volcaniques, notamment celui du Nevado del Ruís en novembre 1985, qui fut particulièrement dévastateur, Manizales a été presque entièrement reconstruite et modernisée, sauf pour quelques édifices du centre-ville, dont la Catedral Basílica et La Gobernación.

La Catedral Basílica sur la Plaza Bolívar

La Ruta de Juan Valdez, la "route du café"

Le portrait familier du cafetero Juan Valdez est utilisé en publicité à travers la Colombie. À Manizales, plusieurs excursions d'une ou de plusieurs journées gravitent autour de cette image sous le nom La Ruta de Juan Valdez. Elles consistent à visiter une ferme de café pour mieux se familiariser avec le petit fruit. Voici le trajet d'une des nombreuses sections de la Ruta de Juan Valdez. Départ en tout-terrain, un camion transformé en autobus, avec des bancs latéraux à l'arrière.

À moins de 20 min de Manizales, le chauffeur emprunte un sentier de terre qui descendra puis grimpera difficilement dans les Andes pour le restant du parcours. Le paysage est à couper le souffle, alors que l'on pénètre dans une profonde vallée où des fincas apparaissent ici et là, quelques-unes à plus de 4 000 m d'altitude et d'autres tout au fond de la vallée.

Le guide s'arrête souvent pour donner des explications. Ici, un plan de café entre en floraison et produit une petite fleur blanche. Là, un caféier présente des baies vertes et rouges en même temps. Là encore, un plan produit des fleurs en même temps que des baies des deux couleurs, un phénomène assez singulier, propre au caféier. Plus loin, un cafetero (un travailleur de l'industrie du café) récolte les fruits à la main sur une pente présentant une inclinaison de près de 80%. Se sert-il d'une corde de rappel ou de tout autre équipement d'alpiniste? Bien sur que non! Les cafeteros, ici, le sont de père en fils, et les méthodes empiriques, de la culture au produit fini, sont transmises par de patientes démonstrations, bien que tous les jeunes cafeteros fréquentent l'une ou l'autre des écoles d'agronomie du département.

Plus tard, une finca blanche à deux étages avec son toit de tuiles de céramique rouge apparaît sous les arbres. On y sert un café préparé avec les grains de la ferme, il va sans dire. Le décor est splendide avec une vue complète sur l'ensemble de la vallée, cette finca se situant en plein milieu.

À l'intérieur, la cuisine, simple, offre portant tout le confort. Les murs et le plancher sont carrelés de céramique blanche, et la table centrale de même que les chaises sont en bois brun. À l'étage, qui est couronnée d'un balcon en bois peint rouge, les chambres sont meublées sobrement mais adéquatement. Il est possible d'y passer la nuit, selon des arrangements pris avec les agences de voyages. Les prix varient selon la qualité de la finca choisie, certaines étant équipées de piscine creusée et chauffée, et offrant des services qui s'apparentent plus à ceux des auberges de luxe.

Une finca de café, sur la Ruta de Juan Valdez

Les bâtiments, quant à eux, servent aux différents processus entrant dans la fabrication du café. Celui-ci au séchage mécanique et celui-là à l'empaquetage. Le guide continue ses explications en prenant un cafetero à témoin. On sert une autre tasse de café, et l'on présente des emballages cadeaux pour ramener en souvenir. Ce sont des livres ou des kilos de café empaquetés dans des sacs de jute et disposés dans une boîte de bois, identifiée au nom de la finca, et portant l'effigie de Juan Valdez.

El sombrero aguadeño

Les amateurs de films d'aventures, dont l'action se déroule en Amérique centrale, connaissent parfaitement bien le panamá, ce chapeau de paille du nom de ce pays qui couvre le chef du chef de la bande des malfaiteurs, dont le héros tente de contrer les vues diaboliques. S'il y a souvent des invraisemblances dans ces productions de série B, le panamá en est une – et non la moindre –, puisque ce sombrero ne provient pas du Panamá mais de Colombie, et plus précisément de Aguadas, une petite municipalité de la région de Caldas, un centre important d'artisanat.

En effet, le sombrero aguadeño – appelons-le par son nom –, était utilisé depuis bien longtemps par les montagnards de cette région avant son apparition au Panamá. Établis sur les pentes abruptes des Andes, ces derniers cultivaient un petit fruit rouge, le café, qui devait faire plus tard la renommée de la Colombie tout entière. Ils utilisaient un chapeau tressé avec la feuille séchée du latanier pour se protéger tant de la pluie que du soleil intense, les deux principales caractéristiques du climat régional.

La réputation de qualité du chapeau aguadeño ne tarda pas à s'établir, et il se retrouva bientÙt au Panamá, qui faisait partie de la Colombie au moment du début percement du canal en 1881. Acheté par de nombreux travailleurs spécialisés provenant de plusieurs pays du monde pour se protéger la tête mais aussi pour rapporter souvenir, le sombrero aguedaño voyagea ainsi partout autour de la terre sous le faux passeport de panamá

Le sombrero aguedaño est petit et souple. On commence d'abord par le tresser avant de lui choisir son style. Puis, on le coupe à la grandeur désirée et on lui donne enfin la forme définitive qui a fait sa réputation.

En Colombie, il est l'invité d'honneur de toutes les foires, de toutes les expositions et de toutes les manifestations publiques d'envergure. Il est devenu, au fil des ans, l'une des pièces artisanales les plus en demande et fait toujours l'orgueil de la région caldense.

La mulera

Le poncho est présent partout en Amérique latine et particulièrement en Colombie où, à juste titre d'ailleurs, il fait l'objet d'une vénération toute particulière. C'est un vêtement d'une seule pièce de forme rectangulaire qui, troué en son centre pour permettre d'y passer la tête, se porte par-dessus d'autres vêtements en guise de protection.

La mulera se différencie des autres ponchos parce que c'est une pièce de vêtement carré, d'une seule couleur – beige –, de bonne dimension et confectionné toujours et uniquement en coton.

On la nomme mulera parce que les paysans qui menaient les mules chargées de café devaient franchir quelques passages difficiles en montagne. Les mules refusant d'avancer, les âniers leur bouchaient les yeux à l'aide du fameux vêtement. D'où son nom.

ompagnon inséparable du sombrero aguadeño, aussi de couleur beige, la mulera caldense ne se retrouve pourtant qu'exclusivement dans cette région.

Le marché de Manizales

 

SOURCE : Les guides ULYSSE/COLOMBIE

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