LE DÉPARTEMENT D'ANTIOQUIA

MEDELLÍN

Le département d'Antioquia

En ce qui a trait à la dimension, Antioquia est le septième département de la Colombie. Sa superficie s'étend sur quelque 64 000 km2 et est bordée au sud par les départements de Bolívar, de Sucre et de Córdoba et aussi par la mer des Caraïbes, au sud par les départements du Chocó, de Risaralda et de Caldas, à l'est par les départements de Boyacá, de Santander et de Bolívar, et à l'ouest par le Chocó.

D'une richesse naturelle exceptionnelle, puisqu'on y retrouve plus de 70% de la production d'or au pays, il est baigné abondamment par de nombreux fleuves dont le Río Atrato, le Cauca, le Río Leon, le Río Magdalena, le Río San Jorge, le Río Sinú, le Río Samaná, le Río Sur, le Río Buey, le Río Porce-Nechí et le Río Nus, entre autres. Son climat est tempéré et ne souffre pas de variations importantes.

Mais c'est aussi un territoire montagneux et accidenté, avec des pics tant dans la Cordillère centrale que dans la Cordillère occidentale, dont le mont Frontino (4 080 m), le mont Paramillo (3 960 m), le mont Morro Campana (3 950 m) et le mont Caramanta (3 900 m.). On y trouve 12% de la population colombienne reconnue comme dynamique, créatrice, entreprenante et déterminée. Elle génère environ 15% du produit national brut. Antioquia est en effet le premier fournisseur d'énergie au pays, le principal producteur et exportateur de bananes et de café, et le second en ce qui concerne les fleurs.

Un peu d'histoire

Les premiers Espagnols qui débarquèrent à San Juan de Urabá au nord d'Antioquia au cours des années 1500 et 1501 étaient ceux-là même qui venaient de découvrir la Colombie un an auparavant sous le commandement d'Alonso de Ojeda, en mettant la première fois les pieds à Cabo de la Vela. Cette fois-ci, I'expédition était commandée par Rodrigo de Bastidas, qui fonda plus tard Santa Marta. Toute la région était alors occupée par de nombreuses tribus indigènes. Elles appartenaient à la grande famille des Caribes, et l'on y trouvait entre autres les Yamesis, les Niquías, les Katíos, les Nutabes, les Cunas, les Tahamíes, les Ouimbayas et les Aburrás.

Un bronze dédié aux premiers habitants d'Antioquia, sur la Plaza El Poblado, Medellín. Il s'agit d'un bronze grandeur nature représentant une indienne cherchant de l'or à l'aide d'une battée avec, en bas relief et en arrière-plan, un village indien et des conquistadores. L'œuvre est signée par le sculpteur Luz María Piedrahita B.

Cette première incursion fut suivie quelque temps plus tard de celle d'Alonso de Ojeda, qui construisit la forteresse de San Sebastián de Urabá. Puis, Vasco Nuñez de Balboa — il découvrira le Pacifique en 1513 sur les hauteurs d'une montagne du Panamá — fonde un poste de commandement à Santa Marta la Antigua de Darién, d'où débutera l'exploration de l'intérieur du pays à partir de la côte atlantique.

Vers 1535, le fondateur de Cartagena de Indias, Pedro de Heredia, établit les fondations de San Sebastián de Buena Visa, qui est aujourd'hui Necolí. Le 24 août 1541, Jerónimo Luis Tejelo, de l'expédition du maréchal Robledo, découvre le Valle del Aburrá, où s'élève aujourd'hui la capitale d'Antioquia, la ville de Medellín. Pour sa part, Robledo fonde en 1541 une petite agglomération minière vouée à la recherche d'or qui fut transplantée plus tard, en 1587, sur son site actuel, un peu à l'ouest du Río Cauca, par Gaspar de Rodas et qui porte le nom de Santa Fé de Antioquia.

Au même moment, une petite communauté agricole voit le jour sous le nom de San Lorenzo de Aburrá, aujourd'hui El Poblado. Ce nom fut modifié en 1675 en Nuestra Señora de la Candelaria de Medellín, qui, depuis le 17 avril 1826, constitue la capitale d'Antioquia. Le département se dota d'une première constitution le 21 mars 1812; le 11 août 1813, le dictateur Juan del Corral en déclara I'indépendance absolue de la colonie espagnole.

Le titre de département lui fut imposé par la Loi de la Nation en 1830, à la suite de la formation de la Grande-Colombie par Simón Bolívar. Mais jusqu'en 1886, on procéda à des modifications et des additions au territoire, et ce n'est qu'à partir de cette date que se forma définitivement le département d'Antioquia tel qu'on le connaît aujourd'hui avec plus de 5 millions d'habitants.

Medellín

Ville natale du peintre mondialement reconnu qu'est Fernando Botero, Medellín est l'un des principaux centres culturels de la Colombie avec ses galeries d'art dans tous les grands hôtels, à la Chambre de Commerce et à la mairie. Avec ses 24 universités ou collèges d'enseignement supérieur — dont la Universidad de Antioquia et ses 22 000 étudiants, la Universidad Nacional, la Pontificia Bolívariana, la Autónoma Latinoamericana, la Universidad de Medellín, entre autres —, avec son centre des congrès, ses 25 centres commerciaux, ses théâtres, ses musées et son métro, Medellín (on prononce Médédgin) est la deuxième ville en importance en Colombie, après Santafé de Bogotá.

Enclavée dans la vallée Aburrá formée par deux embranchements de la cordillère Centrale, à quelque 1 500 m d'altitude, et arrosée par le Río Medellín — qui la traverse du nord au sud —, Medellín est la capitale du département d'Antioquia, avec près de 2 millions d'habitants et près de 3 millions, si l'on inclut les municipalités de la région métropolitaine qui sont Caldas, La Estrella, Itagüi, Envigado et Sabaneta au sud, Bello, Copacabana, Girardotat et Barbosa au nord.

Vue panoramique de la ville Medellín, traversée par son Métro hors terre.

Les Espagnols traversèrent son emplacement en 1541 sans s'arrêter, et il faut attendre jusqu'en 1616 pour assister à sa véritable fondation par des colons juifs, les paisas, fuyant les persécutions en Europe. Ils n'étaient pas des conquistadores mais des fermiers. Ils divisèrent le territoire en petites fermes qu'ils cultivèrent eux-mêmes sans l'aide d'esclaves indigènes, en cherchant à s'isoler — de peur de nouvelles persécutions — et en favorisant un développement autarcique. Les habitants de la région ont conservé encore aujourd'hui ces valeurs d'autrefois, ce sens inné de l'autosuffisance et de l'indépendance.

Medellín aujourd'hui

Aujourd'hui, Medellín a la réputation d'une ville énergique que les Medellínenses ont transformée en l'un des centres économiques les plus importants de Colombie. Première productrice de minerai d'or au début du siècle, la ville s'est graduellement transformée en un centre industriel de réputation internationale. La métallurgie, la céramique, le verre, le textile et l'exploitation pétrolière y sont les moteurs principaux. Son internationalité est aussi reconnue pour ses services médicaux économiques et efficaces, notamment les transplantations d'organes et la chirurgie esthétique.

La ville elle-même regroupe 271 barrios divisés en six zones. Au sud-est se trouvent les barrios cossus, entre autres San Diego, El Poblado— où Medellín a vu le jour —, la Aguacatala et La Pila Rica. Au sud-ouest, on trouve entre autres Los Laureles, Guayabal, Belén et La América. Le Prado, Boston, Buenos Aires, La Milagrosa et le centre-ville se situent au centre est, alors qu'au centre ouest, on traverse San Javier, Calazans, Estadio et Carlos E. Restrepo. Au nord-est, on trouve entre autres Manrique, Aranjuez et Campo Valdés, et enfin au nord-ouest, Castilla, Pedregal et Doce de Octubre.

Le centre-ville de Medellín, avec l'un de ses plus remarquables édifices, l'Antiguo Palacio Nacional, surmonté de ses trois coupole de bronze.

Dans les collines environnantes, d'autres barrios s'étendent à perte de vue: Popular 1, Popular 2, Paris, Santa Rita, Villa del Socorro, Viejo, Dos de Octubre, Nueva Villa de Aburrá, entre autres. Ces quartiers ont servi de refuge aux populations rurales terrorisées fuyant la campagne au cours de la Violencia des années cinquante.

Au début, ces paysans ne savaient rien faire dans un environnement urbain. Ils construisaient des maisons n'importe où, n'importe comment et avec n'importe quoi, dans un désordre favorisant encore plus la violence. Avec la montée du pouvoir des narcotrafiquants dans les années soixante-dix et quatre-vingt, et I'apparition du cartel de Medellín, ces barrios de la pauvreté se sont transformés rapidement en une véritable pépinière inépuisable de sicarios (tueurs à gages travaillant à la pige) âgés de 12 ans à 20 ans à la solde des trafiquants. La réputation de violence de Medellín s'est alors répandue à travers le monde comme une traînée de poudre.

La Alpujarra, le centre administratif de Medellín avec, sur sa Plaza, une sculpture spectaculaire dédiée à la race antioqueña, œuvre du sculpteur Rodrigo Arenas Betancur.

Mais, à la suite d'une guerre dévastatrice engagée en 1983 par le gouvernement de Belisario Betancur et la nomination d'un nouveau ministre de la Justice, Rodrigo Lara Bonilla, le cartel fut décimé, non sans avoir au préalable assassiné le ministre Bonilla, en mars 1984, l'éditeur du El Espectador de Bogotá, Guillermo Cano, en décembre 1986, et même un éminent candidat à la présidence de la Colombie, Luis Carlos Galán, en août 1989.

De son côté, le cartel ne s'en remit pas, et l'un de ses principaux leaders, Carlos Lehder, fut arrêté en février 1987 et extradé aux États-Unis, où il purge actuellement une peine de prison à vie. Puis, un autre lieutenant, Gonzalo Rodriguez Gacha, dit "El Mexicano", fut mis hors de combat: il tomba sous les balles de la police en mars 1990. Enfin, en décembre 1993, ce fut au tour du chef du cartel lui-même, Pablo Escobar, de succomber aux tirs de la police, dans son fief d'Envigado, qui tua du même coup six autres de ses lieutenants. Le cartel était démantelé. Medellín pouvait enfin respirer.

La pierre tombale de Pablo Escobar sur laquelle on peut lire :

"Mientras el Cielo Exsita

Existrán Tus Monumentos

y Tu Nombre Sobrevivirá

como el Firmamento"

qui signifie en substance : "Aussi longtemps que le ciel existera il y aura des monuments sur lesquels ton nom survivra comme au firmament".

Mais le commerce de la drogue ne fut pas éradiqué pour autant en Colombie, puisque le cartel de Santiago de Cali prit la relève, sous la gouverne des frères Rodriguez Orejuela, plus discrets et plus orientés vers les affaires. Tout en continuant le commerce lucratif de la cocaïne, le cartel de Cali se spécialise maintenant dans l'opium et I'héroïne, des drogues de plus en plus à la mode aux États-Unis et en Europe, leurs principaux marchés.

La petite église d'Envigado, où Pablo Escobar allait se recueillir…probablement.

Une qualité de vie

Medellín aujourd'hui est une ville relativement calme qui a pris son essor au cours des 15 dernières années, avec ses nouvelles constructions modernes, la rénovation de ses vieux édifices, et surtout la construction de son métro à deux lignes — qui court sur plus de 35 km et dessert 25 stations —, inaugurées le 30 novembre1995. De fait, Medellín est la seule ville de Colombie à être dotée d'un métro, alors que Santiago de Cali se propose d'en construire un au cours des prochaines années. Alors que 99% de la population du Valle de Aburrá jouit de l'électricité, 98% possède l'eau courante et les égouts. De plus, I'Empresas Publicas, I'organisme chargé de fournir les services de base aux habitants de la région, procède actuellement à l'installation de conduites de gaz naturel partout dans la ville pour réduire la consommation de l'électricité de 30%. Medellín est l'une des villes les plus développées d'Amérique du Sud. Tournée résolument vers le commerce de produits manufacturés et les services, elle attache beaucoup d'importance à la qualité de vie et à la propreté: 97% de ses foyers bénéficient de la collecte directe des déchets, alors que 90% de ses rues sont nettoyées régulièrement. D'autre part, I'Autopista Medellín-Bogotá, qui traverse la ville du nord au sud, est fermée à la circulation automobile en un sens tous les dimanches pour permettre à la population de faire du vélo et du patin à roues alignées.

La température

Surnommée "la ville de l'éternel printemps" pour son climat tempéré dont la moyenne varie autour de 23oC, grâce à son altitude qui se situe à 1 538 m, ou encore "la ville des fleurs" qui embellissent ses parcs, ses jardins et ses avenues, Medellín subit tout de même deux hivers puisqu'il pleut fréquemment aux mois d'octobre et de novembre ainsi qu'aux mois d'avril et de mai. Le soir, on aura intérêt à porter une veste ou un lainage.

Fernando Botero

Bote en espagnol signifie "bocal, flacon ou bouteille" alors que, par extension botero serait le fabricant de ces objets aux flancs arrondis. Est-il donc si étonnant alors que Fernando Botero ait consacré tout son art a peindre et à sculpter des œuvres où les personnages grotesques et Ies objets volumineux ont toutes des formes joufflues et pansues d'urne boursouflée ?Qui ne connaît pas sa Mona Lisa datant de 1978, cette immense femme au sourire déconcertant, aux fossettes ridicules et aux menottes potelées, sans oublier une seconde Mona Lisa âgé de 12 ans, datant de 1979, deux œuvres réalisées en hommage a Leonardo da Vinci ? Combien d'ironie aussi dans toutes ses toiles de la série "La Corrida" peintes entre 1984 et 1986, qui montrent d'immenses toréadors prétentieux (Matador en rojo,1986) combattant des taureaux énormes (Toro muerto,1985) pour mieux séduire des danseuses himalayennes (Mna,1984 et Tablao flamenco, 1984), avec leur ridicule grain de beauté minuscule directement sous l'œil. Pourtant, à l'étude de ses premières œuvres, on constate uns évolution chez cet artiste de génie; ses premières toiles, comme "la femme en pleurs" datée de 1949, et même une nature morte, datée de 1959, ne laissent pas encore transparaître l'ironie qui caractérisera l'ensemble de son œuvre, au cours de sa carrière.Fernando Botero est né le 19 avril 1932 à Medellin, ville qui fut la sources de son inspiration pour plusieurs de ses créations. Dés 1948, il présente deux aquarelles à l'Exposition de Pintores Antioqueños à Santaté de Bogotá. Installé dans cette ville en 1951, il participe à deux expositions consécutives à la galerie Leo Matis, alors que Walter Engel lui consacre une monographie publiée chez Eddy Torres. Obtenant le second prix au Salon des artistes colombiens intitulé Frente al mar, il entreprend alors un long voyage qui le mène entre autres en Espagne (1952), en France (1953, 1969, 1971, 1973), en Italie (1953, 1967), au Mexique (1956), aux États-Unis (1957, 1960, 1972), au Brésil (1959), en Allemagne (1966, 1967). En 1974, alors que le monde entier commence a reconnaître en lui l'un des grands maîtres de la peinture de la seconde moitié du siècle, son fils Pedro, alors âgé de quatre ans, perd la vie dans un accident de la route en Espagne, accident dans lequel lui-même subit des blessures. Dès cette date, sans qu'il apporte de grand changement à son style, les critiques remarquent une plus grande profondeur dans ses œuvres, empreintes du souvenir de son enfant. L'une de ses toiles, Pedrito, un enfant sur son cheval de bois, en est l'illustration, avec ses teintes vives qui percent les tons de bleu du fond. Cette toile fait partie de la collection de 16 toiles données en 1977 par le peintre lui-même au Museau de Antioquia, qui lui consacre désormais en permanence une salle d'exposition, la salle Pedrito Botero. De 1978 à aujourd'hui, des expositions de ses œuvres sont organisées dans les plus grandes galeries et les plus importants musées d'art au monde, alors qu'il partage son temps entre New York, Paris et la Toscane, où il conserve toujours un atelier à Pietrasanta. En 1984, il fait encore don au Musée d'Antioquia d'une série de sculptures cette fois, et le musée lui consacre alors une seconde salle permanente pour exposer cette nouvelle collection d'œuvres.

Mona Lisa, de Fernando Botero. (Cliquez sur Mona Lisa pour admirer d'autres reproductions des œuvres de Fernando Botero)

 

Le Museo de Antioquia

À Medellín, une visite du Museo de Antioquia s'impose donc. Le Museo de Antioquia présente en effet la plus importante collection d'œuvres de Fernando Botero au monde. Il s'agit de 32 peintures et sculptures dans deux salles différentes. L'artiste, qui grossit démesurément ses personnages et les situations dans lesquels ils se trouvent, tait rire... jaune. Comme ce portrait d'un ministre de la Guerre (1977) qui ressort dans toute la fatuité de son personnage. Ou encore cette étonnante nature morte, avec un poulet déplumé pendu par le cou. On peut voir, entre autres, la Mona Lisa Niña, Rosita, Nuestra Señora de Colombia, Dama colombiana, Familia colombiana et Pedrito, le portrait de son fils. Dans la salle des sculptures, il ne faut pas manquer parmi la dizaine de pièces exposées, Adan y Eva, un bronze grandeur nature représentant un homme et une femme nus et bedonnants, Pantagruel candides, le regard perdu dans l'immensité de la vie. Hilarant! Un autre bronze de Botero représentant une grosse femme nue, La Gorda, orne aussi la devanture du Banco de la República sur la Calle 50 angle de la Carrera 51, en plein centre-ville de Medellín.

Fondé en 1881, le Museo de Antioquia a commencé ses activités sous le nom de Museo de Zea avec une collection d'œuvres gracieusement offerte par le président de l'époque, le général Pedro Justo Berrio. Le Museo de Antioquia est le plus ancien de Medellin et le second en Colombie. Il est installé dans un vieil édifice colonial rénové, la Antigua Casa de la Moneda, et présente aussi, dans deux autres salles, outre une collection permanente du peintre Francisco Antonio Cano, une exposition d'œuvres religieuses de même que des peintures d'époque. Au second étage, on peut trouver I'anthologie la plus complète de la peinture colombienne, alors que le musée offre aussi une collection itinérante qui compte des œuvres, entre autres, de Pablo Picasso, de Wilfredo Lam, d'Alejandro Obregó, d'Enrique Grau, de Marco Tobón, d'Edgar Negret et d'Eladio Vélez. Le musée est doté d'une librairie et d'une cinémathèque, et peut organiser des visites guidées en français et anglais sur demande. Le musée possède aussi un autre édifice où1'on peut admirer des dessins et des aquarelles d'artistes de toutes les époques, et participer à des ateliers de création.

SOURCE : Les guides ULYSSE/COLOMBIE

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